Un sigle qui en dit long.

Révision Générale des Politiques Publiques.

L’idée du gouvernement est simple : ne pas remplacer les départs en retraite (160000 sur les 4 ans à venir) pour réorganiser l’ensemble des services de l’Etat, et, ainsi, faire des économies sur les deux tableaux – dette publique oblige. Nous ne sommes pas dupes : les justifications financières

de cette réforme inédite dans son ampleur prennent le pas sur la volonté politique de « faire mieux avec moins » Une réforme qui ne dit pas son nom. Sous couvert d’une meilleure prise en compte des besoins des populations, les périmètres d’action des ministères seraient regroupés autour de 4 pôles (« population », « territoire », « sécurité public », « logistique ») présentés comme plus efficaces et plus clairs pour les usagers.

Chaque département ayant des besoins par nature différents à satisfaire, ces regroupements se feront au détriment de la variété et de la qualité des services rendus au public, sans parler de la dénaturation des missions des agents.

Une logique de structure calquée sur une logique comptable. La RGPP s’inscrit dans un paysage administratif profondément remanié par la mise en place de la LOLF qui avait pour but d’introduire les principes de responsabilité et de transparence à travers les budgets associés aux différentes missions de l’Etat. La RGPP n’en est que la traduction managériale, à savoir en langage courant : « on remet tout à plat, département par département, en fusionnant ici et en supprimant là. »

Une réforme avec dommages collatéraux. Le président et le gouvernement ne s’en cachent pas : ce grand « chamboule tout » serait l’occasion d’une mobilité des personnels et d’une valorisation de leurs compétences, le tout dans une relation de gré à gré entre les agents et leurs directions. Concrètement tout ceci peut se traduire par une remise en cause des statuts, une généralisation des recrutements par contrat sur des missions et un marché interne à la fonction publique, à l’image des « bourses d’emploi » expérimentées dans le Lot en 2006-2007.

Vous avez dit dialogue social ?

Jérôme PHILIPPE, SNES-FSU