Près de 1 000 manifestant.e.s ont arpenté les rues de Belfort ce mardi 18 octobre, à l’appel d’une intersyndicale CGT – FO – FSU – Sud, pour l’augmentation des salaires et la défense du droit de grève.
Les syndicats de l’Éducation appelaient également à la grève contre la réforme des lycées pro et de la voie professionnelle.
A l’issue de la manifestation, une délégation a été reçue par le Préfet du Territoire de Belfort.
La FSU90 a avancé les points suivants :
- les difficultés salariales, en particulier dans les métiers de l’éducation
L’augmentation des prix, en particulier de l’essence, met en difficulté les collègues pour rejoindre leurs lieux de travail (notamment les personnels sur 2 ou 3 établissements). Nous avons rappelé la nécessité d’améliorer la rémunération de tous nos métiers.
- l’entrisme des milieux économiques et patronaux au collège
Une après-midi chaque semaine en 5ème avec des entreprises pour découvrir les métiers, une initiation en 4ème à la gestion de budget, aux crédits immobilier et consommation. Autant de moment pendant lesquels les élèves seront privés de cours avec leurs enseignants. La FSU considère ces éléments comme une grave atteinte au principe de laïcité : l’École doit protéger les jeunes de toute influence, qu’elle émane d’un pouvoir économique ou religieux.
- la réforme des lycées professionnels
La réforme de la voie professionnelle est brutale sur la forme et dangereuse sur le fond, calquée sur le modèle de l’apprentissage, particulièrement discriminant, alors même que les lycées professionnels accueillent les élèves les plus fragiles socialement et économiquement. Macron continue de s’inscrire dans une ligne du moins d’École, tout en franchissant une étape supplémentaire, en mettant la formation professionnelle, et de fait les jeunes les plus en difficulté, au service direct des entreprises. Ce projet de réforme est donc celui de la relégation scolaire et sociale de près d’un tiers de la jeunesse de ce pays. Inacceptable.
Cette réforme est une attaque frontale contre la voie professionnelle et ses personnels, mais elle est aussi animée par une logique délétère : elle assigne chacun à résidence sociale et géographique et l’Etat fera ainsi des économies.
A cette logique utilitariste, nous répondons par une ambition émancipatrice pour la jeunesse, toute la jeunesse.
La Préfet a renvoyé à la concertation à venir : nous connaissons trop la conception du « dialogue social » par ce gouvernement (citons par exemple la réforme du lycée général et technologique, qui désorganise encore les lycées et dégrade la formation des élèves), et nous restons mobilisé.e.s contre ce projet !