Communiqué de presse

A Belfort, le 09 septembre 2022

Dans le Territoire de Belfort, on est loin d’Ibiza, mais on est près du lac du Malsaucy….

Les employé·es et cadres de la Direction des Services Départementaux de l’Éducation Nationale (DSDEN) du Territoire de Belfort ont été convoqué·es par la direction ce vendredi 9 septembre à participer obligatoirement à une journée de cohésion. Moment privilégié de « team building », qui se tiendra sur la base de loisirs du Malsaucy, bien connue des belfortains. « Exceptionnellement » les services de la DSDEN seront fermés, mais les personnel·elles d’éducation, eux, seront bien devant leurs classes. Il faut espérer que ce vendredi ne soit pas un « vendredi noir » car la question est soulevée : pendant cette journée au lac, qui contacter dans notre administration ?

Cette surprenante initiative n’a pas été évoquée lors de l’instance de rentrée (CTSD) qui s’est tenue en présence de la FSU. Pourtant, les représentants du personnel ont alerté sur des conditions de rentrée dégradées…. Dans le même temps, Mme la Dasen affichait son optimisme dans la presse, en se réjouissant d’une « rentrée sereine avec un enseignant en face de chaque classe » dans le 1er degré et « quelques postes à pouvoir dans le second degré, mais pour des postes très spécifiques ».

L’ampleur de la crise qui touche cette rentrée et qui n’épargne pas notre département, ne semble pas être prise en compte pour les services de la DSDEN. Le fossé est grand entre la réalité du terrain et la volonté d’affichage de l’administration :

– Dans le premier degré, il y avait bien un·e enseignant·e devant chaque classe le jour de la rentrée mais avec un gros bémol : les postes de remplaçant·es sont déjà mobilisés à presque 50% de l’effectif ! Pour pouvoir faire cette rentrée, des collègues remplaçant·es sont affecté·es dès cette rentrée devant une classe et ne réintegreront pas de toute l’année la brigade de remplacements. L’année s’annonce donc déjà compliquée, ce qui impactera forcément la formation des enseignant·es.

– Dans le second degré le manque d’enseignant·e·s dans certaines matières ne se limite malheureusement pas à quelques postes. Dans plusieurs établissements, il manque des professeur·e·s devant les élèves et les problèmes de remplacement sont déjà préoccupants. Les stagiaires, qui débutent à temps plein en établissement (parfois sans tuteurs), avec une formation réduite à peau de chagrin, ne suffisent pas à combler les besoins. Des contractuels sont formés à la va vite, découvrant le métier sans réelle préparation. Nos collègues TZR sont envoyé·e·s en dehors de leur zone de remplacement, sur deux voire trois établissements, très éloignés. Les compléments de service se multiplient, parfois en dehors du département, forçant les collègues à multiplier les déplacements (voir la lettre des personnels du collège de Giromagny).

On connaissait un ministre qui, en pleine vague covid, prolongeait ses vacances à Ibiza. L’inspection académique innove avec une journée de « pédalo », alors que la rentrée scolaire est loin d’être sereine. On connaissait l’expression « il n’y a plus de pilote dans l’avion », ce jour-là devra-t-on inventer l’expression « mille sabords, mais où est le capitaine ? ».