Cet ouvrage est issu d’une collaboration entre le Syndicat national des enseignements de second degré (Snes-FSU) et Les Cahiers d’Histoire, revue d’histoire critique.
4e de couverture :
Les pauvres ont-ils existé, existent-ils encore aujourd’hui ? À la lecture des programmes d’histoire du collège et du lycée d’ensei- gnement général ou en feuilletant quelques manuels, cette question peut se poser.
Comme si la notion de pauvreté était inexistante ou était traitée comme un anachronisme permanent. Elle se dessine en creux, toujours très vaguement. On évoque bien la misère, mais quasi- ment jamais les pauvres et la pauvreté.
Ce vide est d’autant plus choquant que de nombreuses études existent et qu’historiens et sociologues ont fait un remarquable travail dans ce sens dès les années 1970, qui a notamment per- mis de relancer la recherche sur la période contemporaine, sur les problématiques de l’exclusion et la remise en cause de l’État providence.
L’histoire qu’on enseigne aujourd’hui occulte la face négative de nos sociétés, qui non seulement ne voient pas les pauvres mais mettent en place des politiques qui fabriquent de l’exclusion. C’est pourtant évidemment un devoir civique, intellectuel et poli- tique. En étudiant les conditions de vie des pauvres qui mènent souvent à l’exclusion, l’enseignement permet une meilleure compréhension des différences sociales. Face à un monde marchand où l’argent devient la valeur centrale et le pauvre souvent un coupable, sans condamner ni juger, il donne aux élèves les moyens d’analyser et de critiquer les préjugés moraux, repris et véhiculés par les médias.