LE GOUVERNEMENT DOIT REMETTRE A PLAT L’ENSEMBLE DU DISPOSITIF

L’intensité et l’ampleur de la mobilisation dans les universités, les

laboratoires et les IUFM ont conduit le gouvernement, le 12 mars, à

faire de nouvelles annonces sur la formation des enseignants. En cette

matière, la communauté universitaire a trois exigences immédiates : que

soit négocié un dispositif global améliorant la formation des maîtres,

qui articule les cursus universitaires, les concours, et l’année

post-concours ; que les concours de recrutement restent inchangés dans

leurs épreuves et leurs modalités en 2010 ; qu’après l’obtention des

concours, les futurs enseignants aient une année complète en alternance rémunérée. Les annonces de X. Darcos et de V. Pécresse n’y répondent pas ou font des réponses biaisées.

Les dispositions déclarées « provisoires » concernant les concours de

2010 semblent laisser en l’état le concours de recrutement de professeur

des écoles (CRPE) et l’agrégation et suppriment le projet ministériel

d’une épreuve de connaissance du système éducatif. Refusant de déclarer clairement le maintien du dispositif actuel pour 2010, elles ajoutent à la confusion. Elles improvisent des solutions qui portent atteinte à la qualité des concours. Elles ouvrent sur un développement potentiel de la précarité. Elles signifient que les ministres ne donnent pas le temps nécessaire pour mettre en place une formation cohérente associant les IUFM et les UFR.

Même si le gouvernement recule par rapport à son objectif initial de

mettre complètement en exercice dans les classes les lauréats aux

concours, les obligations de service et le statut des « enseignants

stagiaires », sont indéterminés. Le temps de formation dite « continue
», à l’intérieur de ces obligations de service, n’est jamais précisé.

Le dispositif social exposé au bénéfice des étudiants qui se destinent à

devenir enseignants est insuffisant en ce qui concerne notamment le

montant des bourses. Réserver 5000 postes d’assistant d’éducation pour les étudiants en M2 et 4000 postes en M1 n’est pas propre à aménager des conditions d’études qui permettent une démocratisation de l’accès au métier d’enseignant.

Le gouvernement est obligé de reconnaître la nécessité de revaloriser

substantiellement les rémunérations des jeunes enseignants, mais il ne

prend aucun engagement en ce sens.

Dans les mesures annoncées, le rôle et les missions des IUFM sont

absents dans la formation des enseignants, dans les stages en cours de

master, et après le concours. L’évaluation de l’exercice en

responsabilité, élément essentiel de la qualification enseignante, n’est

jamais envisagée.

Pour l’essentiel, le gouvernement n’a pas modifié son canevas qui reste

focalisé sur l’objectif de réaliser, via la suppression de l’année de

stage, des économies budgétaires au plus vite et, à terme, de recruter

les enseignants uniquement sur la base de masters sans concours

nationaux. Pas un seul universitaire ne défend le modèle de formation et

de concours conçu par les ministres. La précipitation et la confusion

entre un objectif flou pour 2011 et des dispositions transitoires pour

2010 qui déstabilisent étudiants, formateurs et cursus de formation ne

sont pas de nature à améliorer le dispositif et à rétablir la confiance.

Le SNESUP se saisira de toutes les tribunes pour consolider la

solidarité d’analyses, de propositions et d’actions qui rassemble

aujourd’hui le monde de l’éducation « de la maternelle à l’université »

afin que se dessinent et voient le jour de réelles améliorations pour la

formation des futurs enseignants. Il porte l’exigence maintenue d’un

retrait du dispositif.

Le SNESUP appelle partout à maintenir les modes d’actions à un haut

niveau et la mobilisation des personnels ; en particulier, dans la non

transmission de maquettes de masters dédiés à la formation des

enseignants.

Le SNESUP agit pour contribuer, dans la FSU et au-delà, à fédérer

l’unité la plus large pour interpeller les deux ministres et le

gouvernement qui campent encore sur des orientations rejetées par le

monde de l’éducation.

Paris, le 13 mars 2009

La Commission Administrative Nationale du SNESUP