La venue de Nicolas SARKOZY dans notre région mardi 9 mars n’a pas plu à tout le monde … De courageux lycéens ont tenté de manifester leur mécontentement…
Nicolas Sarkozy s’est rendu au lycée de Morteau (25) mardi, soit quelques jours avant le 1er tour des élections régionales.
Sa venue est activement préparée, bien que ces terres ne soient pas hostiles…
Þ Il a été demandé de sélectionner une élève qui lui adressera la parole à cette occasion. Elle devait répondre à certains critères : être blonde et plus petite que lui.
Une jeune fille préparant un CAP fut « l’élue ». Le fait qu’elle (et toute sa classe) doive être en stage le jour dit n’est pas un obstacle : elle sera « transplantée » dans une autre classe pour l’occasion.
D’ici là, elle doit se rendre à Besançon (la capitale régionale) afin d’être « coachée », préparée en vue de son intervention.
La mise en scène n’a aucune limite, même pas l’intérêt de l’élève…
Source de l’information : un administratif d’un lycée proche de Morteau.
Entreprise Amstrong :
L’équipe de service à 11h30 devra se garer vers l’école d’infirmières. Puis l’identité des salariés sera contrôlée avant qu’ils ne rejoignent leur poste sous escorte policière.
Source : salariés de l’entreprise
Caserne des Pompiers
Interdiction de sortir (sauf interventions d’urgence), le personnel doit manger sur place à midi à ses frais.
source : pompiers de Pontarlier
Un petit récit à chaud du Sarko-show, vu de l’extérieur :
Au rond point à l’entrée de Pontarlier sur la route nationale 57 :
une vingtaine de personnes déploient une banderole "RESISTONS – Nous ne sommes pas des moutons" et distribuent des tracts aux automobilistes qui s’amassent dans les bouchons créés à l’entrée de la Ville par le filtrage policier et le détournement de la circulation.
A part quelques cravatés en grosses voitures, qui manifestement faisaient partie des invités du Sarko-show, l’accueil des automobilistes est chaleureux. Beaucoup expriment même leur agacement devant le déploiement de forces de police et les dépenses engendrées par le déplacement du chef de l’état.
Les lycéens de Xavier Marmier et quelques élèves de Toussaint Louverture se rassemblent devant le lycée Xavier Marmier et sont très vite bloqués par la police. Ils rentrent dans le lycée et ressortent par l’arrière de l’établissement en escaladant les grilles. Ils tentent ensuite de se diriger vers le centre ville en passant par le Foyer des Jeunes Travailleurs. Ils sont à nouveau bloqués.
Ils essayent ensuite de passer par la piste cyclable pour rejoindre le lycée professionnel Toussaint Louverture où les attendent les autres élèves, empêchés de sortir par les CRS. Les forces de l’ordre les stoppent, quelques échanges d’insultes, de coups de matraque et de caillasses menacent de faire dégénérer ce rassemblement , pourtant voulu pacifique par les élèves, qui ne souhaitaient que pouvoir exprimer leur mécontentement de la politique gouvernementale, en particulier des réformes en cours et prévues de l’éducation nationale.
Une jeune fille reçoit un coup de matraque sur la tête et doit être soignée à l’infirmerie du lycée.
Le groupe d’élèves, une bonne centaine, se retrouve encerclé devant la piscine et décide de faire un sitting.
Face à la détermination des forces de l’ordre de ne pas les laisser aller plus loin, une dissolution du rassemblement est décidée. Un nouveau rendez-vous est prévu à midi, devant la mairie de Pontarlier.
Les élèves ont bien du mal à traverser le doubs pour s’y rendre, même en petits groupes. Certains sont contraints de passer par les immeubles, d’autres de faire le tour par les Augustins.
A midi, les militants et les élèves se rejoignent à la mairie et décident d’avancer en direction de la salle Pourny. Très vite arrêtés par les forces de l’ordre, se suivent sittings et courses-poursuites jusqu’à la rue Arthur Bourdin où le groupe est encerclé plus que fermement par une cinquantaine de CRS, armés de flash-ball et de gaz lacrimogènes, bouclier en avant.
Ne cherchant pas l’affrontement, le groupe s’assied et négocie sa "libération", qui ne sera effective qu’au départ de N. Sarkozy, soit environ une heure après.
Nous nous sommes mobilisés pour faire entendre notre voix et montrer notre détermination à résister à cette visite présidentielle qui bafoue la démocratie en plein campagne électorale des régionales, et qui, par le dispositif pharaonique déployé, nie la réalité de la majorité des gens qui galèrent.
Nous comptons sur la presse, pour relayer notre message.