LA FSU EN COLÈRE !!!
CDEN du 31 mars 2010 COLÈRE
Déclaration préalable de la FSU
En préalable à la présentation des conditions de rentrée dans les collèges et les écoles que va nous faire l’Inspecteur d’Académie, la FSU tient à vous informer :
En ce qui concerne le second degré,
dans le Territoire de Belfort comme dans toute de la Région de Franche-Comté, les établissements sont touchés par des suppressions de postes.
Les documents préparatoires transmis par les services de l’Inspection d’Académie ont malheureusement montré que ces derniers, devant la pauvreté des moyens alloués au département, ont été obligés de rendre des postes au Rectorat.
Les choix proposés par M. l’Inspecteur d’Académie entraînent :
• Une diminution du taux d’encadrement à 1,268 pour la rentrée 2010,
• La suppression de 9 postes dans les collèges du département,
• Le recours systématique aux compléments de service et aux postes provisoires,
• Un taux d’Heures Supplémentaires encore très élevé.
L’ensemble des représentants des personnels a donc voté contre cette préparation de rentrée 2010.
Les élus de la FSU protestent contre ces suppressions inacceptables au regard des conditions actuelles de travail dans les établissements comme des prévisions d’effectifs élèves en hausse (21 élèves attendus en plus dans les collèges du territoire de Belfort).
Les récentes actions du 12 Mars 2010 et du 23 Mars 2010 ont montré le mécontentement de l’ensemble des personnels devant cette politique de casse du service public d’éducation.
Nous sommes persuadés que les moyens retirés au département ne permettent pas de réaliser une carte scolaire conforme à l’attente des élèves et des personnels. Nous rappelons que la seule issue repose sur une politique sociale qui éradique le chômage de masse, sur une politique urbaine qui lutte contre les ghettos sociaux, sur une politique scolaire plus attentive aux élèves les plus fragiles. Il rappelle que cela passe nécessairement par des choix budgétaires en faveur de l’éducation, par des personnels correctement formés, plus nombreux, mieux rémunérés et disposant du temps de travailler en équipes avec des surveillants au statut revalorisé, des CPE, des COPSY, des infirmières et des assistantes sociales en plus grand nombre.
Nous exigeons que les suppressions de postes proposées dans les collèges soient abandonnées au profit de moyens supplémentaires pour améliorer le service public d’éducation.
Nous sommes prêts à reprendre le dialogue sur la carte scolaire 2010 sur des bases conformes à nos revendications.
Concernant le premier degré, la FSU accuse !
L’an passé, les organisations syndicales ont unanimement boycotté le CDEN du 10 mars car l’Inspecteur d’Académie maintenait la suppression de 6 postes pour notre département alors que le ministre de l’Education Nationale était revenu sur la suppression de la moitié des postes RASED initialement prévue. La FSU, nullement convaincue par les promesses rassurantes de notre administration avait décidé de boycotter à nouveau le CDEN reporté au 18 mars. L’Inspecteur d’Académie a alors assuré l’audience que le maintien de 3 postes RASED avait été pris en compte et que la nouvelle dotation était de -3 postes.
A cette rentrée, la FSU a réclamé en CDEN le détail des suppressions et créations d’emplois qui avait déjà fait défaut lors du CTPD de rentrée. L’Inspecteur d’Académie a fourni le document demandé aux membres du CDEN. Mais quel document ?! Il laissait paraître un équilibre entre les retraits et les attributions d’emplois. Nulle trace des suppressions de postes opérées par le Ministère. L’Inspection Académique dissimulait quelque chose.
Lors du dernier CTPD du 22 mars, nous avons une fois de plus rappelé l’Inspecteur d’Académie à son devoir de transparence. Nous exigeons connaître le bilan de la rentrée passée. Les représentants du personnel et l’ensemble des membres du CDEN doivent pouvoir juger sur pièce l’action de l’Etat concernant sa politique éducative à l’échelle du département.
Enfin, à la veille du CDEN de ce jour, l’Inspection Académique nous communique enfin le bilan de la rentrée et confirme nos craintes : nous avons été abusés par l’Inspecteur d’Académie. Ce ne sont pas 3 postes qui ont été retirés au département mais 6 ! La FSU exige le rétablissement des 3 postes subtilisés.
Comment continuer à débattre de telle ou telle suppression ou création d’emploi quand non content d’avoir tout pouvoir sur les opérations de carte scolaire, l’Inspecteur d’Académie manipule CTPD et CDEN par la présentation et l’utilisation de chiffres faux.
Concernant le taux de postes RASED, nous nous confrontons au même écueil. A notre demande, l’Inspecteur d’Académie a reconnu l’an dernier, en CDEN, puis par courrier à notre attention, les chiffres faux qu’il avait communiqué au CDEN, concernant le taux de postes RASED de notre département. Pourtant, cette année, c’est à nouveau de faux chiffres qui ont été communiqués ! Hier, enfin, l’Inspection Académique nous informait officiellement de son erreur en révisant sa copie (4,66% au lieu de 6,21%). Ce nouveau calcul ne reflète pourtant toujours pas la réalité : comment l’Inspecteur d’Académie peut-il comptabiliser en tant que RASED des postes employés dans les faits en tant que remplaçants ou devant des classes ?! Seuls les postes employés dans le respect de la circulaire régissant les RASED doivent être pris en compte. Pour l’année 2008-2009, ils étaient 22 et non 32 ; ce qui ramène le taux des postes RASED à 3,25% au lieu de 6,21% : au lieu d’être parmi les mieux dotés, nous étions avant derniers !
Et pour la prochaine rentrée ?
Si les chiffres sont exacts, notre département fera sa rentrée scolaire 2010 avec 9 postes supplémentaires pour 234 élèves de plus (sans parler des 20 postes d’enseignants stagiaires rémunérés qui disparaissent).
En effet, sur la dotation de 14 postes attribuée au département 5 seront utilisés pour les décharges d’écoles à 4 classes, assurées aujourd’hui par les fonctionnaires stagiaires de l’IUFM. C’est une des conséquences directe de la mise en place de la réforme de la formation des maîtres et de la disparition des IUFM, réforme que nous continuons, de façon unanime, à dénoncer.
Cette dotation appréciable en surface se révèle au bout du compte très insuffisante.
Avec l’augmentation annoncée de seulement 3 classes, le nombre d’élèves par classe augmentera encore pour atteindre les 23,7 et deviendra alors l’un des plus élevés de France.
Il faut noter également que pour maintenir le taux d’encadrement des élèves au niveau de 2007 il aurait fallu cette année non pas 14 postes supplémentaires mais 41.
Cette Carte Scolaire, additionnée aux précédentes (au final, 600 élèves supplémentaires en 3 ans sans aucune création de postes), nous indigne car elle ne peut répondre aux besoins nécessaires. Le dogme du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, mis en application depuis plusieurs rentrées ne peut avoir que des conséquences dramatiques pour l’École de la République et les devoirs qu’elle a envers ses élèves.
Ce qui est en jeu, c’est la réussite de tous les élèves.
Nous ne voulons pas d’une école qui servirait à produire une élite et qui n’assurerait, pour le plus grand nombre, qu’un service minimum.
Nous avons besoin au contraire d’une politique ambitieuse qui permette, dès l’école maternelle, à chaque élève de ne plus être prisonnier de son milieu et de devenir un citoyen éclairé et émancipé.